L'association
Le premier Comité France-Italie a été fondé en 1926 par Pierre de Nolhac, Conservateur du Château de Versailles et membre de l’Académie française. Son but était de faire exécuter un buste de Chateaubriand d’après le plâtre de David d’Angers. Il a été placé depuis entre la Villa Médicis et l’église de la Trinité des Monts à Rome.
Historique de l'association
En 1964, à l’occasion de la visite officielle en France du Président de la République italienne Antonio Segni, l’Association France-Italie fut officiellement constituée à l’initiative de Maurice Couve de Murville, Ministre des Affaires étrangères, en vue de « développer, en liaison avec les organismes existants, la compréhension réciproque entre les deux pays ». Son premier Président fut Jacques Fouques-Duparc, ancien Ambassadeur de France à Rome, où sa mission se prolongea dix ans.
A la suite du décès de l’Ambassadeur Fouques-Duparc, survenu subitement en 1966, l’Association se mit en rapport avec le Département pour le choix d’un nouveau Président. Le nom indiqué fut celui de Gaston Palewski, ancien Ministre et alors Président du Conseil constitutionnel, dernier ambassadeur de France à Rome où il avait été envoyé à la demande du Général de Gaulle.
A peine élu, Gaston Palewski fut confronté aux terribles inondations qui ravagèrent Venise et Florence cette année-là. Devant la gravité de la situation, il décida d’ouvrir une souscription publique « afin de donner au peuple français l’occasion de manifester sa profonde solidarité avec le peuple italien à l’épreuve ».
Sur sa proposition, il fut décidé que les fonds recueillis par France-Italie auraient une double utilisation : d’une part, l’aide immédiate aux sinistrés ; d’autre part, la création d’un fonds de secours culturel destiné à alimenter pendant une longue période la restauration de tableaux, de livres et éventuellement de monuments dans une mesure aussi large que possible. Un programme de manifestations fut mis sur pied afin de soutenir le fond culturel : soirées de gala, concerts, expositions, conférences, ventes diverses… Cette action devait aboutir — entre autres — à Venise à la restauration de l’église de la Salute et des plafonds de la Ca d’Oro ainsi que des fresques de Tiepolo dans l’église des Scalzi ; à Florence, à celle de l’église Santa Maddalena dei Pazzi et de la Salle Michel Ange du Musée Bargello. Mais Gaston Palewski alla plus loin encore : il suggéra à l’Unesco de prendre Venise en charge. Ainsi s’amorça le plan d’ensemble de sauvegarde qui devait aboutir en 1969 à la création du Comité français pour la Sauvegarde de Venise.
Parallèlement à France-Italie, une Association Italia-Francia était créée à Rome sous la présidence de Giovanni Fornari, ancien Ambassadeur d’Italie en France. L’Association se développait aussi en province en créant des comités régionaux dont deux sont encore en activité dans le Nord et à Lyon.
D’autres catastrophes vinrent frapper l’Italie. Gaston Palewski avec sa formidable énergie sut à chaque fois créer un élan de sympathie et d’intérêt pour ce pays ami, justifiant cette phrase du Général de Gaulle dans Le Fil de l’épée : « L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances. »
Ainsi en 1968, de violents tremblements de terre secouèrent la Sicile, entraînant de nom-breuses destructions. Une souscription ouverte au profit des sinistrés permit de reconstruire des écoles communales et France-Italie s’efforça de les faire parrainer par des écoles françaises. De même, en 1980, des sommes importantes furent collectées pour les sinistrés du Mezzogiorno, collectes auxquelles participèrent les comités de province.
A côté de ces manifestations de soutien, France-Italie continuait à multiplier des réunions culturelles propres à intéresser ses membres, telles que visites d’expositions et de musées, voyages en Italie, déjeuners-débats, tables rondes sur des sujets concernant à la fois la France et l’Italie.
A sa mort, en 1984, Gaston Palewski laissait un grand vide. Non seulement par sa personnalité mais aussi par l’ampleur de son action. Lui trouver un successeur digne de ce nom n’était pas chose aisée. Jean-Louis de Faucigny-Lucinge, premier Vice-Président de France-Italie, eut une idée lumineuse : appeler Maurice Druon, l’inoubliable auteur du Chant des Partisans et des Rois maudits, l’ancien Ministre des Affaires culturelles et Président du Groupe d’amitié parlementaire France-Italie. Il venait d’accéder au Secrétariat perpétuel de l’Académie française. Il accepta avec enthousiasme et suggéra immédiatement de renouer avec l’Association sœur — Italia-Francia — à Rome. Le voyage eut lieu au mois d’avril 1986 et remporta un vif succès. Que ce soit au Palais Farnèse ou à la Villa Bonaparte, à la Villa Madama par Susanna Agnelli, Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, partout la Délégation de France-Italie fut admirablement accueillie. Même par le Pape Jean-Paul II au Vatican, auprès duquel Maurice Druon nous avait obtenu une audience privée. Des contacts fructueux furent noués et les liens resserrés avec Italia-Francia au cours d’une réunion avec son Conseil où le désir fut exprimé d’une plus étroite coopération entre nos deux Associations pour des activités communes. Maurice Druon alla plus loin encore : il fit placer l’Association sous la Présidence d’Honneur du Ministre des Affaires étrangères et attribuer une subvention. L’Association reçut à son tour la délégation italienne d’Italia-Francia à l’automne 1986 et un grand déjeuner fut offert par France-Italie, auquel assistait le Ministre des Affaires étrangères, M. Jean-Bernard Raimond.
La Présidence de Maurice Druon se poursuivit fructueusement jusqu’en 1990. En 1989, France-Italie reçut solennellement, à l’Institut de France, le Président du Sénat italien, Giovanni Spadolini. De même, l’Association participa à la réception sous la Coupole de M. Francesco Cossiga, Président de la République italienne, lors de sa visite officielle en France.
Mais les activités de Maurice Druon se développaient au sein de l’Académie française et il ne pouvait continuer à faire face à toutes ses tâches. Il souhaita qu’on lui trouvât un successeur à la tête de France-Italie.
A cette époque — 1990 —, l’ancien Ministre des Affaires étrangères M. Jean-Bernard Raimond était devenu Ambassadeur à Rome près le Saint-Siège. A l’automne, il allait achever sa mission. C’est à ce moment-là que France-Italie fit appel à lui pour la Présidence, à la grande satisfaction non seulement de Maurice Druon qui l’appréciait mais de tous les membres de France-Italie. Le 8 octobre 1991, il fut élu à l’unanimité .
M. Jean-Bernard Raimond se montra un Président très assidu de nos réunions, déjeuners ou voyages en Italie. En 2004, avec l’appui de la Fondation Singer-Polignac, l’Association organisa un vaste colloque sous l’égide du Professeur Philippe Levillain sur les relations franco-italiennes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis le 1er octobre 2013, M. Pierre Arizzoli-Clémentel, ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome (1971-1973), Directeur général de l’Etablissement public du Château de Versailles (1997-2009), historien d’art, est Président de l’Association France-Italie.